Quand l’Afrique dominera le monde !

L’expression est peut-être trop forte, j’en conviens, mais à l’horizon 2050, toutes les projections sont unanimes et l’Afrique dominera assurément la planète dans un chapitre fort important économiquement.

Alors que l’Afrique représente aujourd’hui 16 % de la population mondiale, cette proportion grimpera à 25 % en 2050 et 33 % à l’horizon 2100. Concrètement, sur les 2,4 milliards de personnes supplémentaires que comptera la planète dans 35 ans, une étude de l’ONU affirme que 1,3 milliard seront Africains, alors que 900 millions s’ajouteront en Asie.

Toutes les études suggèrent que le continent africain continuera d’avoir le taux de fécondité le plus élevé de la planète. Combiné à la diminution de la mortalité infantile, la progression de la population africaine sera ni plus ni moins que spectaculaire. Selon l’Institut national français d’études démographiques (INED) cité par l’agence Ecofin, la population du continent qui est de 1,2 milliard passera à 4,4 milliards d’ici la fin du siècle. C’est donc dire que plus d’un habitant sur trois sur la planète se retrouvera en Afrique.

Au chapitre des pays, le continent noir comptera 7 des 20 pays les plus peuplés au monde dès 2050. Le Nigeria (400 millions d’habitants) mènera le bal en soufflant la troisième place mondiale aux États-Unis (388 millions). La République démocratique du Congo percera le top 10 international avec ses 190 millions de résidents, suivie de l’Éthiopie et ses 165 millions d’âmes. L’Égypte, la Tanzanie, le Soudan et l’Ouganda complèteront le contingent africain au sein du top 20 planétaire.

Interrogée par l’agence basée à Bruxelles, la démographe Véronique Hertrich explique cette fécondité phénoménale de l’Afrique où un pays comme le Niger affiche une moyenne de 7,6 enfants par femme.

«On voit dans toutes les enquêtes que quasiment toutes les femmes connaissent les méthodes contraceptives (…) Mais ce qu’on voit aussi, c’est que si les couples ont beaucoup d’enfants c’est qu’ils sont attachés à des objectifs, à un idéal de fécondité élevée, explique la démographe. C’est plus à rapprocher des conditions de développement : quand la mortalité est élevée, il y a de l’incertitude. Quand aussi il y a de l’incertitude économique et qu’il n’y a pas de prise en charge des personnes âgées, tout ça repose sur les enfants qui restent une valeur sûre. Et puis on est dans des populations où le statut social des individus est aussi attaché à leur fécondité».

Mais une telle augmentation de la population, multipliée par 5 dans certains pays d’ici 2100, comporte son lot de défis, comme le souligne l’étude de l’ONU présentée par Ecofin. «La concentration de la croissance de la population dans les pays les plus pauvres rendra plus difficile pour ces gouvernements d’éradiquer la pauvreté et l’inégalité, de combattre la faim et la malnutrition, de développer le taux de scolarisation et les systèmes de santé», affirme l’étude de l’ONU en insistant sur l’obligation de créer les conditions économiques et les emplois associés pour permettre une telle éclosion.

Des défis, il y en aura forcément plusieurs. Mais des opportunités aussi ! L’Afrique représentera alors le plus grand marché de consommateurs de la planète. Une population dont la classe moyenne aura grandi et dont les goûts se seront raffinés, avide de consommation et de nouveaux produits. Inutiles de dire ici que pour les marques et grandes enseignes commerciales, s’assurer une présence sur ce gigantesque marché deviendra une nécessité. Avec les opportunités que cela comportera pour le continent !

L’Afrique dominera donc bel et bien dans cet important chapitre démographique. Aux entreprises maintenant de réaliser le formidable potentiel d’un continent aux 1000 promesses !